Le Cabestan

L’ombre profonde nous laisse deviner les contours d’un ciré, la fermeté d’une main agrippée à la barre, la détermination d’un Capitaine féru de course au large (Skipper) prêt à repousser les éléments déchainés pour gagner la régate, la mythique « Coupe de l’Académie B. ». Le regard de l’homme se perd sur la ligne d’horizon effrontément inclinée. A perte de sa vue, la verticalité des tentures de pluie brouille l’espace qui s’ouvre et se referme devant lui. Au loin la terre, au plus près de sa botte le Cabestan en acier chromé (Winch).

Un loup de mer tel que lui, pourrait-il pleinement savourer l’imminence de sa victoire, si nul Navire de construction identique (Sister-Ship) n’avait franchi la ligne de départ à ses côtés, si nul marin n’avait frotté la quille de son Bateau de plaisance (Yacht) à celle de son fameux monocoque ? Désormais, si loin, sont les autres concurrents. Dix, vingt, trente Dizaines d’encablures (Miles nautiques) derrière lui. Soudain…une pluie d’orage creuse plus profondément encore les vagues, fait surgir une autre scène derrière les paquets de mer, la scène d’un équipage fêtant sa victoire au Cercle des propriétaires de voiliers (Yacht Club) sous les Projecteurs de la gloire (Sunlights). La vision s’estompe tandis que le vent hurle dans les haubans « « Impossible n’est pas français ! »

Dès lors, il comprend le sens profond de la régate à laquelle il participe, ce n’est pas un Duel en haute mer (Match racing) mais bien une course en équipage.